J'avais oublié que tu étais là.

J'ai voulu noter immédiatement les détails de ce bel après-midi...
Je suis passée te chercher à l'école, tu avais encore la bouche toute orange des raviolis de ce midi!
J'ai annoncé la couleur, moi aussi.

" Aujourd'hui, c'est la fête des enfants, à mon travail, alors tu m'accompagnes!"

C'était super de te voir si content et enthousiaste parce que tu venais un peu "travailler" avec moi.
Ils sont devenus tellement rares, nos moments à deux.

Dans la salle de fête, remplie de livres et de jeux, de gâteaux, de friandises, tu étais émerveillé.

L'après-midi s'est écoulée si sereinement. Juste une petite larme pour un doigt coincé, je ne sais où...

De temps à autre, je promenais un œil pour vérifier que tout se passait bien pour toi.
Et tout se passe toujours bien, pour toi.
J'ai peine à y croire.

Tantôt en train de jouer sur les tapis, les briques géantes, tantôt allongé sur la grosse couette orange, comme ta bouche, plongé dans un livre.

J'ai eu l'impression de redécouvrir à quel point il est bon, simplement bon de passer du temps avec toi.
C'est si facile, avec toi.

Quand tout a été terminé, chacun t'a salué en t'appelant par ton prénom, parce que chacun avait joué et partagé avec toi.

J'avais oublié que tous les petits garçons n'étaient pas compliqués.
J'ai souri tout le long de ce merveilleux après-midi.

J'ai laissé tombé mon rôle de maman gendarme, stressée qui craint que son enfant dérape.

J'avais oublié que tu dérapais moins que ton grand frère. En fait, je viens de le remarquer.

Tu sais, aujourd'hui, j'ai savouré, dégusté tout ce temps partagé.
J'ai rechargé ma batterie en courage, en joie, en sensations agréables et positives.

Alors, pardon, si j'ai parfois oublié aussi que tu étais là, que tu étais toi et pas lui.

Merci pour cette sérénité et pour ce sourire.
Le tien et le mien.