lundi 8 décembre 2014

Le grand écart... déjà dans la hotte de Saint Nicolas.


C'est le week-end de la Saint Nicolas.
La fête de TOUS les enfants.
Je zone sur ce réseau appelé Facebook, histoire de voir ce que mes "amis" font de ces deux jours joyeux et festifs.
Pas mal de statuts sur les enfants sages et même les pas sages puisque jamais , au grand jamais, Saint Nicolas n'a puni d'enfant en ne lui offrant pas de présent.
J'ai moi-même fait une wish-list avec mes enfants. On en a parlé, s'est extasié, on a rêvé ensemble, on a découpé / collé moult catalogues.

Au final, le fait de trancher m'est revenu...
Selon plusieurs critères qui, à mes yeux sont importants : durabilité, créativité, polyvalence, valeurs véhiculées par les jeux ...
Tout en respectant le choix des petits pour que chacun ressente le plaisir de recevoir SON cadeau, parmi ceux qu'il a choisi en étant accompagné.
Je dis bien son cadeau, car cette année, on a décidé que ce serait un cadeau par enfant (chez nous)
Ils vont aussi être gâtés dans la famille. Alors, limitons!
Pensons "décroissance" au moins une fois et puis on verra ce que ça donnera.

Par ailleurs, il se fait que je viens de passer trois semaines à accompagner une famille et son petit de 2 ans pour un rééquilibrage alimentaire.
(Je deviens spécialiste du tirage de sang de cailloux, à force. )

Situation pas simple, ce petit vit dans les problèmes financiers de ses parents (dettes, tutelles,...), il est pollué par cette ambiance, et selon moi, il a des difficultés alimentaires et de sommeil parce qu'il vit dans CETTE AMBIANCE morose, sans espoir pour le lendemain.
Mais aussi parce que les colis alimentaires sont qualitativement insuffisants : purée en flocons, huile d'arachide, confiture, petits pois en conserves, céréales type Corn flakes...
Bref, ce petit est pale comme un chicon.
Les jours où le frigo est vide, il boit un biberon d'eau du robinet et de cacao en poudre.
Je comprends sa mauvaise mine, c'est une évidence.

Toujours est-il que cet enfant n'a que peu de jouet: il y a une petite télé dans le salon et deux  ou trois jeux plus vraiment adaptés pour son âge, limite déclassés vu l'état des jouets.
Mais c'est un détail de rien du tout à côté du frigo (vide), de la réserve de mazout (vide), de leurs espoirs de s'en sortir (aussi vides).

Pourquoi donc ajouter du "Facebook" personnel et la fête de Saint Nicolas à un pan de ma vie pro?


Parce que j'ai vu des dizaines et des dizaines de photos partagées avec joie et fierté de mes "amis" parents, également.
Et que là, à nouveau, le choc s'est produit en moi.
Au détour du commentaire d'une mère sous la photo d'une connaissance, qui dit qu'elle se sent mal et mauvaise mère de ne pas pouvoir...

"Ne pas pouvoir autant que toi."

Je suis mal, je suis triste.
De constater, ce grande écart
La fête de Saint Nicolas, c'est un détail.
On pourrait se consoler et se dire qu'en Europe, les enfants sont soignés et mangent à leur faim.

Et puis, non.

Je pense à ce petit couleur navet, son biberon d'eau et de cacao en poudre sous marque, acheté lors de l'unique virée shopping mensuelle dans un hard discount.
Et ça me pose question.

Ces gens qui publient l'opulence, dans leur propriété cosy, et fondamentalement en ont le droit, sous le nez de ceux qui publient la même scène au même moment, dans un cadre nettement moins "page de magasine déco" parce qu'ils sont moins aisés.

Je me dis, pour l'avoir lu en commentaire, que leurs petits coeurs de parents doivent saigner un peu, voire beaucoup de ne pas pouvoir offrir la vie dont ils rêvent à leur propre enfant.

Le fossé est là , sous mon nez, sur mon mur Facebook.
Le fossé social me rattrape jusque sur ce réseau "social", composé de mes amis, des gens comme moi.
Des gens dont je connais la vie par fragment, bien entendu, mais dont je peux comprendre, à demi statut, qu'ils glissent ou oscillent vers moins de confort et plus de précarité.



PS: On a passé un super week-end en famille!
(Malgré mes réflexions un peu plombantes, ok!)
Les enfants ont reçus des Legos, un grand classique mais efficace.
On a découvert, cette années les jeux de la marque Smart Games et enfin ce chouette jeu de construction Smart Max.
Le tout solide, durable, polyvalent et non genrés ;)

Ils étaient très, très contents d'avoir été à l'honneur.



1 commentaire:

Catwoman a dit…

Comme je te comprends !!!

C'est dans ces périodes-là que les inégalités sont malheureusement les plus visibles et les plus difficiles à vivre ... D'autant plus avec ce satané Facebook :/