jeudi 18 septembre 2014

Dimanche, si long dimanche...


On devrait se réjouir de ces dimanches et les marquer d'une croix, tant ils sont riches de se retrouver simplement.
Il ne faudrait garder en mémoire que les jolis souvenirs, que les jeux et les fous rires des enfants.
Les galopades entre cousins.
Mais les grandes personnes peuvent si bien gâcher les choses et faire de ces quelques heures un supplice.
A coup de petites phrases, elles peuvent semer le doute, faire flancher la confiance en soi et l'innocence de ces instants.

Encore un de ces dimanches, un rien trop long, où l'on ressort les vieux dossiers à demi-mot, où je me demande pourquoi je suis là à me torturer, à prendre sur moi et à me taire.
Une journée d'automutilation, un jour perdu à se jeter dans la gueule du loup.
J'en ressors à nouveau détruite.
Je n'ai plus la rage pour me défendre, j'ai juste la résignation de celle qui ne veut pas jeter de l'huile sur le feu.

Qu'il était long ce dimanche...

Ce n'est plus moi que l'on jauge mais eux et à travers eux, tout mon moi profond.
Ce sont mes petits qui passent à la caisse.. Ils ne captent pas l'enjeu.
Mes enfants , ce qu'ils demandent, ce sont des moments où se retrouver avec des gens de leur sang ou pas, des gens qu'ils aiment sans arrière pensée..

Ce qu'ils reçoivent?
Certainement pas la mesure de ce qu'ils offrent.
Parfois, à peine un regard distrait, une moquerie, un accent mis sur leur défaut, une réprimande, un ton qui hausse pour rappeler à l'ordre.

J'ai achevé ce dimanche, au bord des larmes et en colère contre ces adultes, manifestement soulagés, de nous voir partir et pas rester... Juste encore un peu.


J'ai tourné les talons et je suis partie.
J'ai été mal tout le trajet du retour.
Mal pour mes enfants, qui ne sont encore que des enfants, avec leurs maladresses, leurs débordements de vie, de cris et de joies.
J'ai mal pour la petite fille que j'étais, pas sage, arrogante, qu'on pointait du doigt... les similitudes péjoratives au travers du prisme de mes enfants.
Je ne veux pas de cette guerre là, pas de ça entre nous.
Il ne s' agit pas de performance ou de savoir qui pissera le plus loin.

Je ne suis pas un modèle de patience de la relation humaine, en ce moment, je le conçois.
Je prend chaque remarque comme une attaque personnelle.
Et d'ailleurs, pourquoi ne serait-ce pas clairement une attaque personnelle?
Je connais trop la technique du sous marin, qui permet de faire passer son idée, l'air de pas y toucher. Intérieurement, je m'interroge sur l' intérêt de tout cela.
Pour l' instant, cela coule sur l' indifférence de nos enfants, encore pour combien de temps?

Mon "5ans" commence a recevoir des réprimandes, des remarques justifiées sur le fond, mais où la forme est disproportionnée pour un enfant avec une sensibilité de cet âge.
Je suis si triste de constater ça.

Les enfants passent la journée entre eux, s'amusent, à première vue, tout roule.
Ma question est : hormis le plaisir des enfants à entretenir des liens avec le noyau familial, est-il bien utile de retenter l'expérience?
Au risque de croire que ca peut marcher et d'être encore déçue, avec le coeur en 1000 morceaux.
 

Aucun commentaire: