C'était.

C'était.
Il y a quelques semaines.

La dernière fois qu'on les a vu ensemble.
Dernière fois qu'ils ont passé la porte de la maison, ensemble, en apparence.

Je n' ai rien vu.
Juste la trace d'un peu de fatigue, pas vu qu'elle touchait à peine à son assiette, pas vu son regard absent, pas compris ses pauses.
Ni qu'ils n' étaient pas assis côte à côte, à table.
Rien vu de leur détresse.

Et puis, que peut-on faire?

La vie, ses embûches, ses méandres, ses deuils, tout ce qui use le coeur, ce qui éloigne deux personnes.
C'est bien trop subtile pour l'oeil nu.

Deux êtres se rencontrent, construisent.

Et passent les tsunamis...

L' enfant qu'on perd et qu'on tait, les heures consacrées à la carrière, le temps passé pour oublier et s' évader, le cheminement à deux vitesses, la grossesse qui n' aboutit jamais, les poubelles pas sorties,la fatigue, le stress, les habitudes, les manies, les lampes laissées allumées, ...

Drame, routine, secrets, remarques assassines, quotidien ... Vous avez eu la peau de leur amour.

Un jour, l'un prend une location, l' autre se met à remplir des cartons avec des souvenirs.
Se réveiller un matin après que la tempête soit passée, ravageant tout, ne pas y croire... non pas encore tout de suite.
Aller de l'avant avec les yeux rougis, le manque de sommeil, épuisé d'avoir pleurer, pleurer, pleurer toute la nuit.
Croire ou imaginer qu'on va en mourir.

Au milieu, un petit bonhomme regarde le ciel tomber sur leur tête, à tous les trois.


D' abord l'amitié restera mais en garde alternée.
Au fil du temps, l'un d'eux s'éclipsera, doucement.
Au final, on en parlera au passé.
"Mais non, tu peux pas t'en souvenir de son ex, t'étais trop petit, tu l' as à peine connu."
La rupture de loin ou de près me touche de plein fouet.
J'ai mal pour eux, pas à leur place.

Deux amis mettent fin à leur Amour.
Deux êtres chers n'y arrivent plus.
Le pire, ils l'ont déjà connu, ça ne les a pas rendu indestructibles, ils en sont restés à jamais humains.
Ce sont mes amis.
C'était "un couple d'amis".